Un mariage, une cérémonie ou encore l’été qui arrive à grands pas et l’envie de perdre du poids s’inscrit dans votre cerveau. Pour maigrir vite, vous sautez les repas. Mais attention, mincir rapidement ne veut pas dire perte de poids durable. Voici pourquoi se priver de nourriture pour maigrir est une fausse bonne idée.
Perdre des kilos, oui, mais les bons !
Lors d’un régime, il est bon de distinguer le chiffre sur la balance et la silhouette. Il n’aura échappé à personne que l’on peut être maigre mais flasque ou au contraire, peser lourd et être musclé. La perte de poids rapide est souvent liée à une perte en eau ou à une diminution de la masse musculaire.
Une perte en sel va entraîner une perte en eau. Visiblement dégonflée, la silhouette s’affine et vous vous dites « j’ai maigri en seulement quelques jours ». Mais ce n’est que poudre aux yeux ! Une fois l’alimentation rééquilibrée ou un apport en eau suffisant, le corps reprend les kilos si vite perdus.
A cas de déficit calorique, le corps n’obtenant pas l’énergie nécessaire par son alimentation se tourne vers ses réserves. Dans un premier temps, c’est le foie qui lui fournit ce qu’on appelle le glycogène hépatique. Puis, vient le tour du glucose stocké dans les muscles, bien plus facile d’accès que les graisses. Ce qui veut dire qu’en se privant de nourriture pour mincir, vous obtenez principalement une fonte musculaire.
Se priver de nourriture : les conséquences
A l’image du jeûne, se priver de nourriture pour maigrir peut entraîner une phase de détox. Cette purification du corps peut se manifester sous différentes formes. Similaires à des symptômes de sevrage, la fatigue, les maux de tête, les douleurs articulaires ou encore les nausées sont au menu.
Certains regardent ces effets comme une indication positive que le corps se libère de toxines, se nettoie de l’intérieur et se renforce.
La plupart de ces effets secondaires se dissipent sous les trois premiers jours. Une privation de nourriture sur une plus longue période pourra entraîner des conséquences à long-terme dont la modification du métabolisme de base.
Régime draconien : l’impact sur le métabolisme
Alors que la révolution industrielle apportait tant de choix et d’abondance sur nos tables, notre corps n’entamait pas de révolution génétique de son côté. Argument majeur du régime paléo, notre corps fonctionne encore comme à l’époque de l’Homme de Cro-Magnon quand les périodes de disettes étaient fréquentes. C’est pourquoi se priver de nourriture pour perdre des kilos a l’effet inverse.
Lors d’un régime strict, notre corps enclenche le mode famine et économise son énergie. C’est pourquoi on observe chez les personnes souffrant d’anorexie une baisse du métabolisme de base. Qu’est-ce que le métabolisme au repos ? Il s’agit de la quantité d’énergie brûlée pour faire fonctionner les organes vitaux. C’est notre dépense énergétique principale. Sans pratiquer d’activités physiques, le corps a besoin de calories pour respirer, faire battre le cœur, maintenir la température corporelle à 37°C etc…
Cette baisse du métabolisme est tout à fait normale : le corps s’adapte à son environnement. Elle est également réversible. En effet, vous retrouverez votre métabolisme normal après la diète. Pour autant, les régimes hypocaloriques à répétition inscrivent leur effet dans notre mémoire corporelle. Ainsi, les adeptes des régimes amincissants répètent « je n’arrive pas à maigrir ». En effet, ils peinent à retrouver un métabolisme au repos normal. C’est ce phénomène qui entraîne l’effet yo-yo tant redouté. Le corps consomme moins d’énergie au repos et s’assure de stocker au maximum en prévention d’une nouvelle restriction alimentaire.
On voit donc que l’impact sur le métabolisme de ce jeûne forcé est contre-productif quand l’objectif initial était de maigrir durablement.
Risques à long terme d’une privation de nourriture
Lorsque les graisses sont utilisées comme source d’énergie, l’organisme produit des corps cétoniques. Ceux-ci sont issus du processus de transformation des tri-glycérides en glucose. Normalement en petite quantité dans le sang, leur nombre explose lors d’une perte de poids rapide. Le corps, après avoir épuisé ses réserves dans le foie (environ un jour) puis une partie de celles stockées dans les muscles, se tourne vers les tissus adipeux. Ainsi, l’objectif est atteint : arrêter de se nourrir fait maigrir.
Mais quel est l’impact de cette augmentation de corps cétoniques ? Cette accumulation dans le sang augmente l’acidité de celui-ci. Certaines enzymes ne peuvent fonctionner que dans une fourchette très restreinte en termes de niveaux d’acidité. Ce qui signifie que perdre du poids rapidement peut avoir des conséquences sur le bon fonctionnement de l’organisme. Dans les cas les plus sévères, cela peut conduire au coma.
Bonbons, gâteaux, pâtisseries … les envies de sucre vous tourmentent. Rien de plus normal lorsque l’on saute des repas. Malgré une volonté de fer, votre mantra « je ne craquerai pas pendant mon régime » vous conduira tout droit vers le cercle vicieux où fringale rime avec culpabilité. C’est ce cercle qui hante les boulimiques : une alternance de sessions « malbouffe » suivies d’une purge. Avec sa proche copine, l’anorexie, il s’agit de maladies mentales dont personne n’est à l’abri.
Au-delà des effets secondaires non-négligeables, réduire drastiquement son alimentation pour maigrir n’est qu’une solution à court terme. Les kilos perdus reviendront vite et s’installeront sur le long-terme. Il est donc préférable de suivre un régime hypocalorique sans se priver, de modifier son hygiène de vie et de perdre du poids lentement mais surement.