Même si elle a été découverte très récemment (à peine une quinzaine d’années), la ghréline est une hormone qui fait, depuis, beaucoup parler d’elle. Accusée d’être à l’origine de certains problèmes de poids, cette substance joue un rôle primordial dans le contrôle de l’appétit. Il n’est donc pas inutile d’en savoir un peu plus sur cette hormone qui favoriserait non seulement les envies de manger mais également l’accumulation de la graisse abdominale…
Des études qui convergent toutes vers la même conclusion
Depuis sa découverte, plusieurs études ont été réalisées afin de démontrer le rôle de la ghréline dans la prise de poids. La plus récente, effectuée par des chercheurs américains sur des personnes souffrant d’obésité, apporte d’ailleurs un supplément d’informations sur cette hormone, puisque sa sécrétion augmenterait considérablement (+24% en moyenne) chez les patients ayant suivi une diète, tandis que ceux ayant subi une intervention chirurgicale aurait vu diminuer leur sécrétion de ghréline de 77% ! Autre constat : la perte de poids dans la deuxième catégorie est plus importante (le double) et semble plus durable. La raison ? Cette hormone provoquerait la sensation de faim.
Rôle et fonctionnement de la ghréline
Produite par l’estomac, la ghréline a pour fonction d’envoyer des signaux au cerveau… mais pas n’importe lesquels ! En effet, son rôle est de prévenir celui-ci lorsque l’organisme a besoin d’un apport nutritionnel. Sa sécrétion augmente donc juste avant de manger, pour redescendre une fois l’appétit comblé. Sauf qu’en stimulant trop cet appétit, elle serait à l’origine d’une augmentation du poids, pouvant aller jusqu’à l’obésité. Par ailleurs, cette hormone ne se contente pas de stimuler l’appétit : elle favoriserait aussi l’accumulation dans les tissus viscéraux des lipides, principalement stockés dans la zone abdominale (considérée comme la plus nuisible pour la santé).
Une cible à privilégier pour lutter contre les kilos en trop
Cette découverte du rôle de la ghréline sur l’organisme, et notamment sur la stimulation excessive de l’appétit, est particulièrement encourageante puisqu’elle ouvre la porte à un futur traitement contre l’obésité ! Trouver une médication adaptée avec des molécules inhibitrices permettrait ainsi de bloquer son action sur le cerveau (plus précisément sur l’hypothalamus) mais aussi son accumulation de graisse abdominale… tout du moins dans les cas où la surcharge pondérale est due à une surconsommation alimentaire. Car elle serait inefficace dans le cas d’une prédisposition génétique, de la prise de certains médicaments ou encore d’un problème hormonal.
Un rôle à relativiser !
La ghréline n’est pas forcément à incriminer dans tous les cas de surcharge pondérale, car de nombreux éléments interviennent dans le surpoids. En effet, outre les facteurs cités ci-dessus, d’autres culturels ou environnementaux (totalement indépendants de cette hormone) sont également mis en cause, comme la prise de poids liée au stress (on mange lorsqu’on déprime) ou à un trouble du comportement alimentaire… Bref, autant de causes qui font que l’on mange sans appétit juste pour combler un manque ou un mal-être, et dont cette hormone n’est absolument pas responsable !
La découverte de cette substance apporte donc beaucoup d’espoir aux patients ayant des difficultés à réguler leur appétit… cette hormone étant à l’origine de son « dysfonctionnement ».