L’imagination des personnes désirant perdre du poids ne connait pas de limite comme en atteste cette technique du « manger-cracher » qui consiste à mastiquer les aliments et à savourer leur goût avant de les recracher. Cette méthode est-elle efficace pour perdre du poids ?
Mâcher et cracher : Principes de base
Au lieu de se confronter à la frustration de ne pas pouvoir manger les aliments qui leur sont chers, certaines personnes souhaitant stabiliser leur poids ou perdre les kilos superflus contournent cette difficulté en pratiquant le mâcher-cracher. Il s’agit de mastiquer les aliments dans sa bouche en profitant de leur goût sans les avaler et en les recrachant par la suite. Par ce biais, les adeptes de cette technique espèrent maigrir sans avoir à subir les désagréments de la faim ou de la privation alimentaire.
Mâcher et cracher, un trouble alimentaire cachée
Contrairement aux idées reçues, le mâcher-cracher n’est en rien une méthode parmi tant d’autres pour perdre du poids mais s’avère être un trouble alimentaire à part entière qui peut avoir des conséquences plus ou moins graves sur le plan physique et psychologique. Pour beaucoup de spécialistes, le mâcher-cracher est une combinaison de l’anorexie et de la boulimie. Ce trouble est peu connu en France mais s’avère davantage médiatisé aux Etats-Unis et au Canada. Pourtant, à l’instar de ces autres troubles alimentaires, le mâcher-cracher peut avoir des effets destructeurs qu’il convient de détailler.
Les conséquences physiques et physiologiques de la pratique du mâcher-cracher
L’une des caractéristiques du mâcher-cracher est que les personnes le pratiquant s’autorisent la consommation d’aliments majoritairement gras et caloriques sans les avaler et en les recrachant après mastication. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette pratique augmente de façon très significative le cholestérol sanguin. Une étude d’un centre américain a même révélé que les participants ayant pratiqué le mâcher-cracher avaient vu leur taux de cholestérol doubler à cause de ce comportement alimentaire.
Il en résulte que le corps est capable de produire son propre cholestérol sans apport extérieur, en d’autres termes sans avoir à avaler un seul gramme de graisse. Si la réelle efficacité d’une telle méthode dans la perte de poids est très contestable, les effets sur l’organisme peuvent s’avérer très graves. Mâcher et cracher est un trouble de l’alimentation qui permet à une personne de pouvoir savourer la nourriture en la goûtant , la mâchant et en la recrachant sans risquer une prise de poids. L’un des principaux dangers est de développer une dépendance à ce régime d’alimentation au même titre que l’anorexie. Si le fait de cracher sa nourriture peut ne pas sembler nocif à première vue, les conséquences sur le plan physique sont sans appel : apparition de ganglions, ulcères dans la bouche, détérioration des dents, maux de gorge ou encore irritation de l’estomac. De plus, le fait de goûter les aliments favorise la production d’insuline. Une personne qui passe beaucoup de temps à mâcher et à recracher sa nourriture produit un excès d’insuline qui augmente d’autant le sentiment de faim.
A cents lieues d’être une technique efficace pour maigrir, mâcher et cracher sa nourriture est un trouble plus qu’une solution pour maîtriser son poids. En raison de la dépendance qu’il peut créer, il ne s’agit en rien d’une méthode mais d’un problème alimentaire réel pour lequel un suivi médical est nécessaire.