Mis en place en 2008 par la municipalité de Los Angeles, le « fast food ban » avait pour objectif initial de limiter l’implantation d’établissements de restauration rapide dans certains quartiers de Los Angeles en vue de lutter contre le surpoids et l’obésité.Presque sept ans après l’instauration de la mesure, un récent rapport dresse pourtant le bilan d’une politique de santé publique qui n’a pas porté ses fruits.
Des résultats contraires aux attentes
C’est en s’appuyant sur quatre années de données récoltées entre 2008 et 2012, que l’étude du centre de recherches RAND a en effet conclu à l’inefficacité de la législation entrée en vigueur dans certains quartiers de Los Angeles. Plus encore, le « fast-food ban » aurait même eut des effets contraires à ses objectifs. Dans les zones interdisant l’implantation de nouveaux restaurants, les taux d’obésité et de surpoids cumulés seraient ainsi passés de 63% à 75% entre 2008 et 2012 alors qu’ils n’auraient augmentés que d’un point dans les autres quartiers de la ville, passant de 57% à 58% sur la même période.
Les lacunes d’une législation
Pour les chercheurs auteurs de l’étude, le texte même de la législation serait responsable de si mauvais résultats. La mesure ne visait en effet que les restaurants disposant de menus limités, de plats préparés à l’avance ou « instantanés », ou encore les établissements ne laissant pas la possibilité au client de commander à table. Une qualification légale du fast-food, beaucoup trop rigide, et qui a finalement contribué à laisser de côté bon nombre de restaurants où les plats servis sont pourtant loin d’être sains. De même, en est-il des épiceries, qui elles non plus n’ont connu aucune restriction quant à leurs implantations et qui délivrent pourtant à toute heure chips, soda ou sucreries. Enfin, les fast-foods des centres commerciaux ne sont pas non plus soumis à la législation en question.
En fin de compte, les chercheurs du RAND déplorent que la loi ne vise finalement pas le bon type de restaurants. Les chaînes de fast-food telles que nous les connaissons ne restent en définitive que la partie émergée de l’iceberg, alors que notre environnement nutritionnel est bien plus vaste. Une problématique qui ne s’abordera que dans la durée, le temps de modifier quelques habitudes nutritionnelles.